lundi 30 juin 2008

A quand un véritable débat animal et société ?

L'article de Télérama cette semaine " L’élevage industriel nous rend-il barbares ?" comme l'opération commando anti-lapin dans les rayons viandes début juillet préparée par une association « extrémiste » montrent combien la prise de parole est aujourd’hui une arme.

Pour autant, la profession ne réagit pas. Après tout … « peu de gens regardent les émissions heureusement diffusées à des heures tardives », « peu de gens sont allés à l’expo de la Villette » ou « peu de gens vont surfer sur les sites internet de ces associations » … Mais TELERAMA quand même ! Il n’y a pas que des lecteurs bobos ?

Ne sommes-nous pas atteint du syndrome de la grenouille ébouillantée ?
Jetée dans une casserole d’eau brûlante, comme elle nous sautons pour en sortir. Placée dans une casserole d’eau froide, puis doucement portée à ébullition, nous ne bougeons pas et mourrons à petit feu. Mais si tout le monde s’en moque, pourquoi sommes-nous quelques uns et notamment en région Centre, à se torturer encore sur le sujet ? Peut-être parce qu’à l’occasion de notre Assemblée Générale en 2002 Annie Clerc de Marco nous a éclairé, sur cette crise profonde de notre société par animal interposé nous donnant même envie de relever ce nouveau défi : reconquérir le consommateur citoyen.

Nous avons découvert que pour comprendre, il faut absolument distinguer "source nature cause et conséquence" car à défaut on risque de poser le mauvais diagnostic et donc engager un plan d'action et de communication décalé ou pire accélérateur de crise.

« N’effeuillez pas la marguerite » nous conseillait Annie … et pourtant il n’y a pas une semaine sans une démonstration supplémentaire du malaise de notre société exprimée par animal interposé que ce soit dans le domaine de l’élevage, de la chimie du médicament ou de la gestion de la faune sauvage…

Dommage qu’à l’époque la profession n'ait pas choisi la compétence là où elle existe ... C'est vrai que c'est plus simple de dire que tout cela n'est l'histoire que de quelques excités et qu'il n'y a pas le feu. C’est vrai que localement, à l’occasion d’une visite d’élevage, le contact éleveur visiteur consommateur est efficace mais le problème n’est pas là.

Nous sommes face à des grands mouvements de société qui ont des effets de grands balanciers. Ainsi s’il était de bon ton de « gagner sa croûte » il y a 50 ans, pour mes parents il fallait « gagner son steack ». Demain si on n’y prend pas garde, il pourrait être de bon ton d’être végétarien. Pour le lapin, par exemple, les carottes sont déjà cuites ... Tous les arguments utilisés contre sa consommation et son élevage sont en boucles : profits, activité inacceptable, transgression du naturel …

Entre science et conscience et entre risque et responsabilité, l'heure est grave et ce n'est pas en organisant des réunions avec « nos » experts, même à l'Assemblée Nationale en présence de quelques députés que nous changerons quelque chose ... ou en participant à des réunions à la va vite dans les régions pour valider des propositions émises par des groupes nationaux ayant planché sur le sujet …

Il nous faut aller à l'opinion publique tant que cela est possible c'est-à-dire quand pour la majorité des français, manger de la viande est inscrit encore dans l’ordre des choses. La culpabilité du mangeur n’est jamais loin car rappelez-vous le sketch de Raymond Devos au restaurant et le petit poussin …

Sans arrogance ni certitudes, nous devons nous ouvrir à la société avec humilité car conscient des enjeux avec une réelle stratégie : celle de le reconquête de la confiance perdue. Pour réussir, il faut croire en l'intelligence et aux vertus de l'écoute et du dialogue retrouvé.

Pour oser cette stratégie et la conduire, nous avons besoin de « pilotes dans l'avion » car l’orage ne fait que commencer à gronder au dessus de nos têtes ! Comment faire prendre conscience de cet enjeu VITAL pour l'élevage ? En attendant d'avoir trouvé ...

LN

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